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L'incroyable histoire de la Panthère Rose

La Panthère est sûrement un des personnages de cartoons les plus connus au monde aux côtés de Bugs Bunny, Mickey Mouse ou Snoopy. Sa nonchalance, sa silhouette longiligne, ses jambes interminables et sa couleur très indentifiable en font un des personnages fictifs les plus repris de la pop culture.

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Il est régulièrement repris et remodelé, détourné, chez nous aussi avec la dernière collection chez Market par exemple. Mais comment a été créé ce personnage incroyable et pourquoi dure-t-il dans le temps ? 

Tout commence au début des années 1960 quand le réalisateur Blake Edwards lance un projet de comédie autour d'un gentleman cambrioleur spécialiste des diamants. Blake lorgne du côté de Hitchcock et prend comme exemple son film La Main au Collet avec Cary Grant, sorti quelques années plus tôt.

 Et il a déjà son acteur principal, le très british David Niven. Dans La Main au Collet, Cary Grant s'appelle Le Chat, Là David Niven s'appelle Le Fantôme, la référence est assez marquée.

Et dans son scénario, le voleur s'intéresse à un énorme diamant détenu par une princesse indienne jouée par Claudia Cardinale. Ce diamant grandiose de couleur rose a une particularité. Quand on le regarde d'un certain angle sous une certaine lumière, on peut y apercevoir une panthère bondissante. Voilà, c'est un diamant rose, il y a soi-disant une panthère dedans, ils l'appellent la Panthère Rose et ça va devenir le nom du film. Et donc oui, la Panthère Rose à la base, c'est un gros diamant.

Au fur et à mesure du tournage, le film prend une autre direction. Exit le charme désarmant de David Niven car un autre personnage à la base secondaire est en train de devenir le vrai anti-héros du film : L'inspecteur Clouseau joué par Peter Sellers. Avec ses gaffes, cascades et autres surprises, Peter Sellers créé de toute pièce un nouveau style de comédie avec Blake Edwards, un renouveau du slapstick, héritant de Charlie Chaplin et Buster Keaton, plein de rebondissements en tout genre, un vrai régal pour les yeux. David Niven est furieux, ce n'est plus vraiment lui la star. Mais ce n'est que le début car un autre personnage, dessiné cette fois-ci, va lui voler la vedette dès les premières minutes du film.

Le hasard du succès

Vu la tournure très cartoonesque qu'a pris le film au fur et à mesure, Blake Edwards a l'idée de développer pour le générique... un cartoon. Il pense que le film ne peut pas être complet sans un générique animé. Il appelle alors un de ses associés David DePatie qui travaillait à la section cartoons de Warner Bros avant qu'ils ne ferment, suite à la fin de l'âge d'or des petits dessins animés diffusés au cinéma avant les films. Le secteur est en crise. David DePatie a alors monté son propre studio avec son ami Friz Freleng pour réaliser des pubs et ce n'est pas la panacée.

Parce que leur spécialité à David et Friz, c'était les Looney Tunes. Ils ont fait partie des équipes qui ont développé tous ces fameux cartoons avec Bugs Bunny, Daffy Duck, Elmer, Porky Pig, Bip Bip et le Coyote... Friz a carrément inventé un personnage des Looney Tunes, celui de Sam Le Pirate. David et Friz, c'est vraiment des grands pontes de l'animation et là, crise oblige, ils se retrouvent à faire des pubs. Donc forcément le challenge que leur offre Blake Edwards qui veut absolument un cartoon pour son début de film, c'est un peu plus intéressant que d'habitude. Ils veulent y réintégrer du Looney Tunes dedans.

L'équipe DePatie-Freleng commence à designer un personnage de panthère rose, un peu débonnaire et charmant. Ils en montrent plusieurs essais à Blake Edwards qui tombe directement amoureux d'un modèle très précis, celui qui deviendra la panthère qu'on connait tous. Maintenant, il faut l'animer et pour ça, Blake leur propose un accompagnement qui va tout changer : la musique d'Henri Mancini.

Henri Mancini est officieusement le compositeur attitré de Blake Edwards. Son style de jazz tirant vers la pop, appelé plus tard easy listening à tort, est totalement lié à l'univers de comédie, entre drame et farce, de Blake Edwards. Pour ce film, il a imaginé un thème de velours au saxophone ténor qui deviendra au moins aussi connu que le personnage. Cette musique entraînante et si reconnaissable devient vite une des bandes originales de film les plus vendues.

Elle est reprise par tous les grands pontes du jazz de l'époque, notamment Quincy Jones. Et elle sera même utilisée dans des contextes très éloignés des années après, arme secrète de la Zulu Nation en Block Party au début du Hip Hop en la posant sur des breaks de batteries assassins. Jusqu'à aujourd'hui sa mélodie peut être fredonnée par tous, à chaque coin de rue, plus de 60 ans après.

Un générique en or rose massif

A partir de ce personnage dessiné et de ce thème, le duo DePatie-Freleng travaillent un générique très fouillé, sans aucune parole, où la panthère rose se transforme en acteur de film muet, encore dans l'héritage de Buster Keaton, Harold Lloyd et Charlie Chaplin. Totalement synchronisé avec la musique, l'action lunaire de la panthère, poursuivie par des éléments extérieurs et des apparitions de l'inspecteur Clouseau, est une réussite totale. 

Le générique a reçu presque autant d’éloges et d’applaudissements que le film. La légende veut que certains spectateurs sont restés dans la salle après le film juste pour revoir le générique d'ouverture. L'engouement pour le personnage a impressionné les producteurs United Artists. Ils décident de tenter leur chance et de demander à DePatie-Freleng de réaliser quelques courts métrages animés pour le cinéma basés sur le personnage.

Une dynastie de la farce absurde

Le studio se met alors directement à travailler sur The Pink Phink. Ce court métrage a établi tous les éléments clés de la série. Déjà, la Panthère reste silencieuse, aucun mot, jamais. Donc tous les personnages restent silencieux pour s'accorder à elle, encore un hommage lointain au film muet. Le court métrage est lancé le 18 décembre 1964 et c'est un énorme succès critique et financier, recevant l'Oscar du meilleur court métrage d'animation.

Le duo DePatie-Freleng commence alors à produire des courts métrages à répétition, environ huit à douze par an. L’année la plus faste sera 1968 avec 17 dessins animés de la Panthère Rose cette seule année-là. Ce fut le début non seulement d'une longue série de court-métrages, mais aussi de plusieurs séries télévisées et émissions spéciales pour Noël, Pâques, les vacances... et d'un flot interrompu de goodies et objets franchisés en tout genre. Jusqu'à cette collection avec Market qu'on vous propose aujourd'hui. 

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Côté cinéma, le succès de The Pink Panther ouvre lui aussi à une série très productive où l'inspecteur Clouseau alias Peter Sellers devient le roi de l'absurde et la pantalonnade. Repris par Steve Martin dans les années 2000, cette franchise est une des plus pérennes de la comédie anglo-saxonne avec 11 films et potentiellement un douzième en préparation.

Et pour chaque film; le générique retrouve toujours notre personnage dessiné ainsi que la musique si iconique d'Henri Mancini. Pourtant, le diamant n'est plus du tout dans l'histoire et même le concept de braquage n'est pas toujours là, c'est devenu la série de l'inspecteur Clouseau plutôt que celle de la Panthère Rose et c'est ça qui est encore plus fascinant.

D'un diamant rose aux éclats de panthère, un réalisateur, un compositeur et des animateurs, tous géniaux, ont créé un personnage mythique de la pop culture, une mine de joyaux intarissable. Donc ramenez chez vous un petit bout de cette histoire inspirante et racontez-là quand on vous demande pourquoi vous portez un teeshirt de la Panthère Rose. Tout a un sens.

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